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Le Voyageur Imprudent - Texte de l'exposition en collaboration avec Axel par Sandra Adam-Couralet

 

*Le voyageur imprudent : d’après le titre du roman de René Barjavel, 1944

« Le scaphandre doit rester pour vous un instrument de recherche et non un jouet ou un moyen de bouleverser gratuitement la vie d’autrui »

Celui qui revêt le costume du voyageur ambitionne presque toujours, même en secret, une grande révolution, ne serait-ce qu’existentielle. Son récit décrit une quête parsemée d’expériences, qui semblent souvent surprenantes et inédites. Aussi l’ineffable, l’impossible et l’inconnu sont-ils des territoires irrésistibles pour les aventuriers. Il s’agit de voir, de rêver le monde autrement, l’ « ailleurs » devenant un outil de pensée privilégié.
C’est Alice qui franchit la porte du pays des Merveilles, Candide qui embarque pour l’Eldorado, le savant Pierre Sogol qui tente d’escalader le Mont Analogue, montagne rendue invisible par la courbure de l'espace (son ascension permettrait d'accéder aux plus hauts secrets spirituels) ou encore le mathématicien Pierre Saint-Menoux qui, dans le roman de Barjavel, vêtu de son scaphandre, entreprend de comprendre la marche du monde à travers un voyage dans le temps.
Que recherche véritablement le protagoniste, jouant avec l’inéluctable mouvement du monde ?
Tracer une ligne qui viendrait perturber les sentiers battus ? Construire une route parallèle ?
S’arrêter là où les autres semblent mécaniquement poursuivre leur route ?
Pourtant le voyageur, aussi impertinent ou imprudent soit-il, ne peut définir son aventure sans repères. Je veux dire qu’il va toujours d’un point A à un point B, entre là d’où l’on part et là où l’on va, il ne peut en être autrement pour définir même mentalement le voyage. Son apparente errance tend inéluctablement à une fin, aussi ultime soit-elle. Il s’agit toujours en quelque sorte d’un aller et d’un retour, ne serait-ce que par la pensée. Même le célèbre marin, héros d’Hugo Pratt, n’est-il pas toujours lié, animé par son point d’origine ? L’incessant voyageur serait finalement un grand romantique. Encore = toujours.

 

A travers ses photographies, Baptiste Lobjoy retrace sa quête en Islande où il est parti à la recherche du DC-3, avion dont l’épave a été oubliée depuis son crash en 1973. Les paysages rapportés s’intéressent aux chemins, aux lignes, aux géométries qui se révèlent au fil du parcours. Axel, quant à lui, élabore des objets pensés comme de véritables architectures, différentes combinaisons possibles, différentes fictions à partir d’une même trame,  où la lumière chemine à travers les excroissances de matière.
Les scénarios de ces deux voyages n’ont aucun but véritable. Ce sont pourtant les jalons d’une pensée plus générale, mais une pensée « latérale », entropique, l’imagination d’un récit impossible ou irréaliste pouvant peut-être servir d’étape à la découverte d’une solution possible et innovante : Jamais inerte ou autoritaire. Toujours en mouvement.

     Sandra Adam-C.

 

© 2015 // Baptiste Lobjoy

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